Deux ans après son lancement, ActionAid et ses partenaires inaugurent quatre filières du projet Urbayiti à Jérémie
Urbayiti est un projet financé par l’Union Européenne et exécuté par le consortium GOAL, Fonkoze, le Gouvernement Haïtien et ActionAid Haïti. Il regroupe quatre composantes. Si comme l’a mentionné la directrice a.i. d’ActionAid Haïti, Angeline Annesteus, dans son discours de circonstance, que le projet Urbayiti a été lancé dans la ville de Jérémie dans un contexte socio-politique plutôt difficile, ce vendredi 17 décembre au local de l’Ecole Professionnelle de Jérémie (EPJ), tout.e.s les acteurs.trices présentes étaient ravi.e.s des résultats. En effet, avec plus d’une cinquantaine d’invité.e.s, la cérémonie de l’inauguration de ces quatre filières de la composante pilotée par ActionAid Haïti s’est déroulée dans un climat de satisfaction totale.
À Jérémie, l’objectif général d’Urbayiti était d’améliorer la résilience des quartiers cibles par le renforcement des systèmes socio-économiques. Quatre filières ont été identifiées par ActionAid Haïti après un diagnostic: la pêche, l’ébénisterie, l’agro-transformation et deux micro-projets avec des groupes universitaires de Jérémie. Le résultat des efforts consentis, pour la directrice d’ActionAid, c’est avant tout un devoir pour l’organisation envers ces communautés. « ActionAid Haïti a un très grand engagement dans la construction de la résilience des communautés en contribuant à la promotion de la production locale, au leadership des femmes et au renforcement des initiatives entrepreneuriales des jeunes et des femmes » a-t-elle déclaré. « Aujourd’hui, nous ne pouvons pas avancer que nous avons atteint totalement les résultats. Par contre, nous avons renforcé onze micro-entreprises dans les différentes filières. »
Rose Marie Anie Dulièpre, la coordonnatrice d’Urbayiti pour ActionAid Haïti, qui a fait une présentation des réalisations, a rappelé aux membres des associations présentes pour cette inauguration l’importance d’assurer une pérennisation de ces entreprises qui sont le fruit de grands efforts. « Même si aujourd’hui c’est l’inauguration de ces filières et que le projet touche à sa fin, je souhaite que ces entreprises continuent d’exister. Et les femmes qui sont impliquées, vous devez faire en sorte de donner le meilleur de vous-mêmes ». Le renforcement des femmes est l’un des aspects fondamentaux et transversaux dans les filières d’Urbayiti. Pour le représentant de GOAL, chef de file du consortium, Dieumerson Mathurin, l’un des points forts du projet Urbayiti dans la ville de Jérémie c’est le partenariat entre trois organisations de cultures différentes au niveau de la filière Pêche pour la mise en place et l’exécution de leurs microprojets tout en travaillant dans leur champ d’expertise. « Les trois organisations ont travaillé conjointement pour atteindre un même résultat. Et avec cette même méthode, ActionAid Haïti a pu arriver à mettre également ensembles plusieurs organisations pour avoir un plus grand impact dans les communautés » a-t-il mentionné.
Malgré les nombreuses crises socio-politiques et, récemment le tremblement de terre, qui ont durement affecté les activités dans le grand sud, ces quatre filières du projet Urbayiti est une véritable réussite selon les témoignages des bénéficiaires. « Grâce à ce projet, je peux fonctionner dans ma boulangerie avec toutes les mesures d’hygiène requises et offrir des pains et des comparettes de bonne qualité » a déclaré Marie Irène F. Beauchamps, propriétaire de la boulangerie Tout Glwa Pou Bondye, qui bénéficie, entre autres, d’un four kérosolaire rotatif. Pour Emile Rouslin, président de l’union formée par les trois associations de pêcheurs Pechè Kore Pechè, Urbayiti est une réponse adaptée aux problèmes auxquels ils faisaient face dans le secteur de la pêche. « Nous avons à présent les moyens pour affronter les défis que nous rencontrons habituellement. Nous sommes vraiment reconnaissants » a-t-il fait savoir. Emile Louis Marie Laurène, marchande de poissons et présidente de l’union Machann Kore Machann, n’a pas raté cette occasion pour aborder la question du renforcement économique et la valorisation des femmes. « Avant, on avait beaucoup de problèmes avec les pêcheurs pour nous approvisionner en poissons. On avait également des problèmes pour conserver les produits. Mais maintenant, nous disposons de matériels adéquats et nous nous sentons valorisées dans la filière de la pêche ».
Grâce à ces matériels et aux différentes formations, les filières pêche, agro-transformation, ébénisterie et 2 micro-projets avec des groupes universitaires ont touché respectivement 135, 27, 239 et 20 bénéficiaires direct.e.s dans la ville de Jérémie.