16 jours d’activisme : ActionAid Haïti s’engage avec ses partenaires contre les violences faites aux femmes et aux filles en Haïti
Avec ses partenaires, notamment l’Oganizasyon Fanm Solidè (OFASO) du Cap-Haïtien et la Coordination pour des Actions en Santé et en Développement d’Haïti (COSADH) de Lascahobas, ActionAid Haïti a entamé les 16 jours d’activisme une nouvelle fois cette année. Cette grande campagne de sensibilisation sur les différentes formes de violences basées sur le genre lancée dans le monde est une occasion pour l’organisation qui travaille sur six départements dans le pays de rouvrir, avec ces acteurs locaux, le débat sur la situation des femmes dans le pays.
OFASO et COSADH ont respectivement réalisé une tournée médiatique pour sensibiliser la population sur la Violence Basée sur le Genre (VBG). Nadège Pierre, la secrétaire générale d’OFASO a été sur les ondes de la radio Star pour inviter la population à une marche pour dénoncer les violences sur les femmes et les filles. « Encore une fois nous invitons tout le monde, les femmes mais également les hommes à cette marche. En 2021, c’est inacceptable que les femmes dans notre société continuent à subir la violence.» a-t-elle martelé. Nadège Pierre en a profité pour lancer un cri d’alarme sur la situation des écolières du Lycée des Jeunes Filles du Cap-Haïtien. Ces écolières suivent des cours dans des conditions particulières ; « nous allons également marcher avec les élèves du Lycée des Jeunes Filles qui sont obligées de suivre les cours dans l'ancienne prison du Cap-Haïtien, un local qui n’a même pas de toilettes », a-t-elle fait savoir. La veille du lancement des 16 jours d’activisme, OFASO a organisé une causerie sur les différentes formes de VBG, accompagnée de la directrice du Ministère de la Condition Féminine et des Droits des Femme dans le département du Nord, Madame Philona Jean.
Au niveau de COSADH, les femmes leaders ont également pris part à une émission de radio à l’occasion de la journée internationale pour l'élimination de la violence à l’égard des femmes. La responsable de la thématique genre de l’association, Bénise Plaisir, a dénoncé les autorités qui abusent de leur pouvoir pour violer des femmes et des jeunes filles et les perceptions culturelles. Les agresseurs utilisent une tactique qui tend à renverser la situation en plaçant la victime dans la position de coupable, « les juges doivent cesser d’accuser une victime de viol d’avoir porté une tenue décolletée ou trop suggestive dans un espace quelconque », a-t-elle expliqué. Des pétitions sont adressées aux juges pour traduire les auteurs de ces crimes devant la justice et garantir la prévention des violences. Bénise Plaisir a aussi exhorté sur les ondes de la radio de 9 de Lascahobas, le respect des droits des femmes, car elles représentent la moitié de la population tout en montrant le lien qui existe entre les violences basées sur le genre et le développement du pays ; 43% de familles monoparentales ont une femme comme cheffe de ménage. « Les femmes jouent un grand rôle dans la société. Si elles subissent des violences, le pays va en payer les conséquences. Si les violences s’accentuent, elles ne seront plus capables à prendre soin de leurs familles, ce qui affaiblira la société. Elles sont la force de la famille et du pays », a-t-elle fait comprendre avec conviction
Le 25 novembre était une autre opportunité pour ces organisations et d’autres partenaires de confirmer leur lutte contre la violence à l’égard des femmes et des filles. OFASO a encore marché pour dire non à la violence mais aussi a apporté son soutien aux détenues de la prison civile du Cap Haïtien. Elles ont reçu des kits d’hygiène et du cash pour leurs besoins essentiels. COSADH a aussi marché dans les rues de Lascahobas contre l’injustice, le viol et le harcèlement avec des messages clairs sur des banderoles, des pancartes, sous les yeux de la police. Les femmes se sont arrêtées devant certaines institutions publiques comme le Commissariat, le Tribunal et la Mairie de la ville pour délivrer leur pétition sur la situation des femmes et demander justice pour les victimes.
ActionAid Haïti salue, encore une fois, l’engagement de ses partenaires qui font un travail titanesque pour le respect des droits de femmes et des filles dans les milieux ruraux et les communautés les plus isolées et remercie ses bailleurs de fonds dont la contribution financière a permis de réaliser ces activités.